Grail'Òli - Musique occitane et du monde

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tÉmoignage (landevenec 29)

Quand les musiciens arrivent à notre hauteur, on sent quelque chose
dans nos yeux piquer et dans la gorge se nouer, on déglutit sa grosse
boule de joie grossièrement machée : ce sont les Grails.
On voit plus d’un regard briller quand on suit cette petite fanfare déambulatoire qui entraine
derrière elle toute la population de la petite ville de Landevenec.
Mais l’esprit de fête est là dans le franc sourire qui vient !
La Grail, à tout coup quand elle sonne, vous envoie une salve de joie
et puis, inattendue, voilà que passe une Charette à âne.
Trois voix a capella et tout le bastringue suit.
Il faut bien toutes ces sonnailles vibrantes pour transcender cette terre de granit.
Il y a des morceaux de bonheur pur qui ne cassent pas et vous craquent
sous la dent et vous croustillent en pétillant comme une ivresse.
Alors se décolle le voile de la réalité comme une deuxième peau
quand la brûlure a cloqué : on met les voiles, ça décolle, ça souffle du dedans,
et plus que tout on goûte cette fête simple sans bouder son plaisir.

Les pieds se synchronisent sans y penser.
C’est finalement plus facile de déambuler en cadence et d’un pas dansant.
Hommes-aux-oreilles-debout, Hommes-musique, Grail’Òli .
Il n’y a que des appels à la fête.
La musique quand elle ne marche pas pour nous entrainer,
il faut qu’elle tourne, pour faire tourner le monde.
Il y a toujours quelque chose du joueur de flûte de Hamelin dans les musiciens,
et quelque chose des enfants le suivant en chemise de nuit  dans l’auditoire :
une sorte de charme, l’appel du Carnaval.
À boire, et comme on est en Bretagne à midi, dans les gobelets on verse le cidre.
Il ne manque plus, pour que la fête soit complète, que quelques acrobates,
quelques danseurs, et quelques cracheurs de feu.
Et soudain, bénis, on a envie de sillonner le monde pour s’y sentir vivant.
En cercle, on sent le son tourner, jouer aux quatre coins et se dire :
quelle veine ! Et la mort joue du Grail et s’en rit ;
on a choisi depuis toujours le parti de la vie.
Et je me rends bizarrement compte que je fais le plus naturellement du monde
quelque chose de pas commun :
écrire en dansant, et je tourne à l’envers en le faisant.

Nathalie Picard pour Grail’Òli

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